Comprendre l’intolérance à l’histamine et la prendre en charge (partie 2)

par | 1 Mai 23 | Blog, Santé digestive

Multi-intolérances alimentaires, reflux, douleurs, malaises, démangeaisons, faiblesse, fatigue, rougeurs, diarrhées… impression de « réagir à tout », de ne plus rien pouvoir manger, de ne plus rien supporter, il se peut que ce soit en lien avec l’histamine. Cette molécule est souvent bien connue des personnes allergiques à qui on prescrit des antihistaminiques. Pourtant, son rôle va bien au-delà et elle peut générer des symptômes désagréables, voire vraiment handicapant en dehors de véritables allergies. Après avoir vu dans la première partie de ce long article  en quoi consiste cette « intolérance à l’histamine » et comment la détecter, j’aborde ici les moyens d’y remédier.

Lorsqu’on suspecte et que l’on a identifié un trouble lié à l’histamine, il est bon d’agir à la fois sur le symptôme et sur la cause (si tant est que celle-ci ne soit pas innée, bien entendu), pour corriger le problème dans la durée.

1-Agir sur le symptôme

La première chose à faire en cas de troubles de la dégradation de l’histamine est déjà de limiter, voire enlever, les aliments riches en histamine ou libérateurs d’histamine.

Certains, comme le Dr Jacobi, préconisent d’éviter strictement tous les aliments susceptibles d’augmenter le pool d’histamine au niveau intestinal ou augmentant leur libération pendant 4 à 6 semaines le temps de faire diminuer drastiquement les symptômes et d’agir sur la cause profonde. Ensuite il est possible de les réintégrer progressivement, en commençant par les aliments libérateurs d’histamine, puis les autres. Il est important de noter que l’intolérance à l’histamine n’est pas un processus de type ‘tout ou rien’. En général un certain niveau d’histamine est toléré. Il convient donc d’identifier ce niveau de tolérance.

Afin de rentrer dans un régime d’éviction trop strict pour certains ou pour pouvoir manger à l’extérieur sans craindre du retour de bâton derrière, il est aussi possible de se complémenter en enzyme DAO avant les repas. Plusieurs références existent. J’ai un petit faible pour DAOFood ou DAO Food Plus qui contient aussi vitamine C et quercétine. IL existe également également DAO Sin, tres basique. En version enzyme végétale, vous trouverez NaturDAO ou le nouveau complément Histamine DAO Complexe de COPMED qui apporte également un complexe de plantes et de micronutriments agissant en synergie pour améliorer la tolérance à l’histamine du corps.

Le choix de l’enzyme peut se faire en fonction du prix et de votre tolérance personnelle. La prise de cette enzyme pourra s’avérer indispensable aux personnes ayant un déficit en DAO inné/génétique.

2-Agir sur la ou les causes du déséquilibre

  • Les médicaments

Certains médicaments peuvent diminuer l’action de la DAO et de l’HNMT. Si vous prenez des analgésiques (aspirine, kétoprofène,…), myorelaxants, hypertenseurs, anti-arythmiques, antihypertenseurs, bronchodilatateurs, antiémétiques, opiacés et certains antidépresseurs ou antibiotiques (néomycine, ciprofloxacine, lévofloxacine,…), parlez-en à votre médecin.

  • Les carences en cofacteurs

Bien souvent, les personnes présentant une intolérance à l’histamine sont carencées en certains nutriments clés (en lien avec alimentation déséquilibrée ou avec des troubles digestifs chroniques) : vitamine C, vitamine B9 (folates), vitamine B12, cuivre. Ces composés sont d’ailleurs présents dans l’Histamine DAO Complexe.

D’autres micronutriments également utiles : vitamines B1 et B2,  magnésium.

Attention, si vous vous complémentez à favoriser des formes biodisponibles. En magnésium, optez pour du magnésium chélaté ou bisglycinate, pour les vitamines B9 et B12, optez pour la forme méthyl (méthylfolate et méthylcobalamine).

Remarque : certaines plantes ont aussi des propriétés antihistaminiques

La quercétine est un antioxydant de la famille des flavonoïdes. Elle stabiliserait les membranes des cellules (mastocytes) responsables de la libération d’histamine. On la retrouve dans la peau des pommes rouges, dans les câpres, l’oignon rouge. Pour une action antihistaminique il est recommandé d’en prendre sous forme concentré à des dosages allant de 500mg à 1000mg, 3x/jour (idéalement 20min avant chaque repas).

L’huile de graines de cumin noir ou nigelle ainsi que l’huile de périlla ont aussi un effet antihistaminique.

  • La dysbiose et l’équilibre de l’écosystème intestinal

Les déséquilibres de l’écosystème intestinal, que ce soit une dysbiose du grêle (SIBO) ou du colon, ou encore une inflammation de la paroi intestinale (généralement liée à l’état de dysbiose) sont souvent des causes d’une intolérance à l’histamine. Il faudrait un livre entier pour parler de ce sujet en détail. Je vous recommande donc de vous faire accompagner par un praticien en nutrition formé spécifiquement à la prise en charge du microbiote. Cela est mon cas. Je ne veux pas prêcher pour ma paroisse, mais les troubles du microbiotes sont vraiment spécifiques et demandent une certains expertise pour gagner en efficacité.  L’idée d’un tel suivi est de vous orienter vers les tests utiles permettant d’identifier un éventuel SIBO (test respiratoire au glucose ou au lactulose), une candidose intestinale (MOU ou DMI), ou encore un excès de bactéries de putréfaction, puis de les corriger.

Attention, à ce niveau, si vous agissez seul (ou êtes mal accompagné…), il est souvent inutile de chercher à corriger une dysbiose sans, encore une fois, travailler sur la cause sous-jacente ! Ainsi, si vous avez un excès de bactéries de putréfaction, avant de prendre des probiotiques (dont certains peuvent avoir un effet aggravant sur l’histamine !), corrigez votre alimentation (évitez les excès de protéines si tel était le cas) et soutenez votre digestion haute si besoin. Par exemple, par des plantes amères en cas de manque d’acidité gastrique, ou par des enzymes digestives en cas d’insuffisance pancréatique (en évitant bromélaine et papaïne qui souvent réagissent avec une intolérance à l’histamine).

  • L’équilibre hormonal

Ce type de cause est bien entendu davantage féminin. En cas de déséquilibre hormonal visible par un syndrome prémenstruel important, des cycles irréguliers, des règles hémorragiques, de l’acné, une endométriose, les œstrogènes en excès  peuvent venir exacerber la sensibilité à l’histamine. Si tel est votre cas, rapprochez vous de votre gynécologue pour changer de moyen de contraception le cas échéant (on évitera les pilules à base d’œstrogènes). Il est ensuite possible d’agir en phytothérapie ou gemmothérapie pour réguler les hormones…ou activer leur élimination par le foie.

  • Le stress

L’état émotionnel et le stress chroniques sont souvent derrière de nombreux déséquilibres physiques. Tout est lié et il est souvent indispensable de travailler à la fois sur le corps et sur le volet émotionnel. Ainsi, il a été montré à plusieurs reprises que le stress chronique impacte négativement le microbiote, tend à inflammer la paroi intestinale (donc à augmenter la perméabilité intestinale) et augmente l’activation mastocytaire (donc la sécrétion d’histamine).

Une partie de ce stress est lié à notre environnement, l’autre à notre fonctionnement intérieur, à notre système de pensées et à nos automatismes. Si on ne maitrise pas toujours les événements qui nous arrivent, en revanche on est responsable de notre manière d’y réagir : soit j’accueille les émotions qui surviennent puis je lâche prise, soit au contraire je me laisse ‘bouffer’ par ma colère, ma tristesse, …

De ce fait, la gestion du stress passe, selon moi, par deux types d’actions. La première, est une action que je qualifierais de symptomatique : trouver des solutions pour s’apaiser et éliminer son stress, que ce soit par le sport (idéalement plutôt activité douce telle que la marche en nature), par des pratiques énergétiques (yoga, Qi Gong, taï Chi), par la méditation, la pratiques d’exercices de respiration,… La deuxième approche est complémentaire et permet d’agir à la base de nos fonctionnements automatiques : c’est tout ce qui peut toucher à la sophrologie et au développement personnel. Les thérapies brèves (méthode TIPI, EFT, hypnose,…) peuvent également être d‘une grande aide.

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